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méditaient les toilettes des actrices. Et, dressés contre le porche sur leurs pieds endoloris, deux vagabonds, accoutumés à vivre sous le grand ciel doux ou farouche, tournaient lentement des regards mornes, tandis qu’un collégien contemplait avec ivresse les cheveux ardents qui tordaient leurs flammes sur la nuque de Fagette.

Arrêtée devant les portes, au plus haut des degrés, elle causait avec Constantin Marc et quelques journalistes :

— … Monsieur de Ligny ? Il était assidu chez moi bien avant de connaître Nanteuil. Il me regardait des heures entières, avec des yeux passionnés, sans oser rien me dire. Je le recevais volontiers parce qu’il était très convenable. C’est une justice à lui rendre : il a d’excellentes manières. Il se montrait aussi réservé que possible. Enfin, un jour, il me déclara qu’il était amoureux fou de moi. Je lui répondis que, puisqu’il me parlait sérieusement, je ferais de même ; que