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qu’on appelle la politique coloniale. On ne voit pas non plus que les croyants exigent de leur dieu une haute moralité. Dans l’état actuel de la société, ils n’admettraient pas volontiers qu’il fût libidineux et se compromît avec des femmes ; mais ils trouvent bon qu’il soit vindicatif et cruel. La morale est le consentement mutuel à garder ce qu’on a, terre, maisons, meubles, femmes, et notre vie. Elle n’implique chez ceux qui s’y soumettent aucun effort particulier d’intelligence ou de caractère. Elle est instinctive et féroce. La loi écrite la suit de près et s’accorde assez bien avec elle. Aussi voit-on que les hommes d’un grand cœur ou d’un beau génie furent presque tous accusés d’impiété et, comme Socrate, fils de Phénarète, et Benoît Malon, frappés par la justice de leur pays. Et l’on peut dire qu’un homme qui n’a pas été condamné tout au moins à la prison honore médiocrement sa patrie.

— Il y a des exceptions, dit Pradel.