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— Pour ce qui est de moi, répliqua le directeur, je n’ai aucune croyance religieuse. Mais je considère que l’Église et le Théâtre sont deux grandes puissances sociales et qu’il y a intérêt à ce qu’elles soient amies et alliées. Je ne manque jamais, pour ma part, une occasion de sceller l’alliance. Au prochain carême, je ferai lire par Durville un sermon de Bourdaloue. Je suis subventionné : je dois être concordataire.

» Et puis, quoi qu’on en dise, le catholicisme est encore la forme la plus acceptable de l’indifférence religieuse.

— Eh bien ! objecta Constantin Marc, si vous voulez montrer de la déférence à l’Église, pourquoi lui poussez-vous, de force ou de ruse, un cercueil dont elle ne veut pas ?

Le docteur parla dans le même sentiment et finit par dire :

— Mon cher Pradel, ne vous occupez donc pas de cette affaire-là.