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aux gardiens de la paix, au facteur. Enfin, sur l’indication d’une voisine, il la trouva qui mettait des cataplasmes à une vieille dame, car elle était garde-malade. Son visage était pourpre et elle puait l’eau-de-vie. Il l’envoya veiller le mort. Il lui recommanda de le recouvrir d’un drap et de se tenir à la disposition du commissaire et du médecin qui viendraient pour les constatations. Elle répondit, un peu blessée, qu’elle savait, Dieu merci, ce qu’elle avait à faire. Elle le savait, en effet. Madame Simonneau était née dans une société soumise aux autorités constituées et qui respecte les morts. Mais lorsque ayant interrogé M. de Ligny, elle apprit qu’il avait traîné le corps dans l’antichambre, elle ne put lui cacher que cette façon d’agir était imprudente et l’exposait à des désagréments.

— Vous ne deviez pas, lui dit-elle. Quand une personne s’est détruite, il ne faut jamais y toucher avant que la police arrive.