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voisins, domestiques, fournisseurs, s’ils connaissaient Putois. Deux ou trois seulement répondirent qu’ils n’en avaient jamais entendu parler. Pour la plupart, ils croyaient bien l’avoir vu. « J’ai entendu ce nom-là, dit la cuisinière, mais je ne peux pas mettre un visage dessus. — Putois ! Je ne connais que lui, dit le cantonnier en se grattant l’oreille. Mais je ne saurais pas vous dire qui c’est. » Le renseignement le plus précis vint de M. Blaise, receveur de l’enregistrement, qui déclara avoir employé Putois à fendre du bois dans sa cour, du 19 au 23 octobre, l’année de la Comète.

» Un matin, madame Cornouiller tomba en soufflant dans le cabinet de mon père : « Je viens de voir Putois. — Ah ! — Je l’ai vu. — Vous croyez ? — J’en suis sûre. Il rasait le mur de M. Tenchant. Puis il a tourné dans la rue des Abbesses, il marchait vite. Je l’ai perdu. — Était-ce bien lui ? — Sans aucun doute. Un homme d’une