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— Il n’est pas nécessaire de comprendre, répondit Jean Marteau.

Et il pria M. Bergeret de parler de Putois.

— Vous êtes bien aimable de me le demander, fit le maître.

» Putois naquit dans la seconde moitié du XIXe siècle, à Saint-Omer. Il lui aurait mieux valu naître quelques siècles auparavant dans la forêt des Ardennes ou dans la forêt de Brocéliande. Ç’aurait été alors un mauvais esprit d’une merveilleuse adresse.

— Une tasse de thé, monsieur Goubin, dit Pauline

— Putois était-il donc un mauvais esprit ? demanda Jean Marteau.

— Il était mauvais, répondit M. Bergeret ; il l’était en quelque manière, mais il ne l’était pas absolument. Il en est de lui comme des diables qu’on dit très méchants, mais en qui l’on découvre de bonnes qualités quand on les fréquente. Et je serais disposé à croire qu’on a fait tort à Putois.