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Madame N*** ayant protesté :

— Parfaitement, reprit N***, un milieu ennuyeux. Il se promenait toute la journée en barque avec Mme Cère.

Du Fau nous fit remarquer tranquillement qu’il n’y avait pas un mot de vrai dans ce que disait N***. Celui-ci mit la main sur l’épaule de son meilleur ami :

— Ose me démentir !

Et il acheva son récit :

— Du Fau se promenait jour et nuit avec Mme Cère ou avec son ombre, car Mme Cère n’est plus, dit-on, que l’ombre d’elle-même. Cère restait sur la plage, avec sa jumelle. Pendant une de ces promenades, Du Fau perdit son améthyste. Après ce malheur, il ne voulut pas rester un seul jour à Trouville. Il quitta la plage sans dire adieu à personne, prit le train et arriva chez nous, aux Eyzies, où personne ne l’attendait plus. Il était deux heures du matin. « Me voici », me dit-il tranquillement. Quel original !