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deux. Cependant, Du Fau les accompagnait dans des excursions. Je le vis un jour chargé de leurs manteaux et portant en bandoulière l’énorme jumelle marine de M. Cère. Il obtint de se promener en barque avec Mme Cère et toute la plage les lorgna avec une joie pénible.

Il était naturel que, dans cette dépendance, j’eusse peu envie de le fréquenter, et comme il se trouvait constamment dans une sorte d’état de somnambulisme, je quittai Trouville sans avoir échangé dix paroles avec mon malheureux ami, que je laissai livré aux Cère et à la comtesse V***.

Je le retrouvai un soir à Paris, chez ses amis et voisins, les N***, qui reçoivent avec beaucoup de bonne grâce. Je reconnus dans l’arrangement de leur joli hôtel de l’avenue Kléber le goût très délicat de madame N*** et celui de Du Fau, qui s’accordent fort bien ensemble. C’était une réception assez intime dans laquelle Paul Du Fau montrait, comme