Page:Anatole France - Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables.djvu/227

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Crois-tu ?

— J’en suis sûr. Tiens ! vois aux fenêtres du second ses affreux rideaux, à léopards rouges.

Il hocha la tête.

Madame Cère, oui, je crois, je crois vraiment qu’elle demeure là. Je crois qu’elle est en ce moment derrière un de ces léopards rouges.

Il semblait vouloir lui faire une visite. Je lui en témoignai ma surprise.

— Elle te déplaisait autrefois, quand tout le monde la trouvait belle et décorative, quand elle inspirait des passions fatales et des amours tragiques. Tu disais : « Ce ne serait que le grain de sa peau, cette femme m’inspirerait un dégoût insurmontable. Mais il y a encore sa taille plate et ses gros poignets. » Maintenant, dans la ruine de toute sa personne, découvres-tu un de ces petits coins exquis dont tu disais tout à l’heure qu’il fallait se contenter ? Qu’est-ce que tu