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qui avait un emploi dans une banque et qui portait de si belles cravates ?

— Lui-même, c’était un familier de la maison. Comme il était vieux garçon et aimable convive, il y dînait tous les jours. Il apportait des homards, des pâtés et toutes sortes de friandises. Il était gracieux, aimable, et parlait peu. Buquet ne pouvait se passer de lui, et nous l’emmenions au théâtre.

— Quel âge avait-il ?

— Géraud ? Je ne sais pas. Entre trente et quarante ans… Un jour donc que Laroche m’avait donné une loge, j’allai, comme de coutume, rue de Grenelle, chez les amis Buquet. J’étais un peu en retard et quand j’arrivai, le dîner était servi. Paul criait la faim ; mais Adrienne ne se décidait pas à se mettre à table en l’absence de Géraud. « Mes enfants, m’écriai-je, j’ai une seconde loge pour le Français ! on joue Denise ! – Allons, dit Buquet, mangeons vite la soupe et tâchons