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prié à déjeuner. Le village de Montil était pavoisé. Le général passa sous un arc de triomphe élevé en son honneur, à l’entrée du parc, avec des drapeaux, des trophées d’armes et des branches de chêne unies à des rameaux de laurier.

Madame la baronne de Bonmont reçut le général sur le perron du château et le conduisit dans la salle d’armes immense et tout étincelante de fer.

— Vous habitez une superbe résidence, madame, dit le général, et dans un beau pays. J’y ai beaucoup chassé, particulièrement chez les Brécé, où j’ai eu le plaisir de rencontrer votre fils, si je ne me trompe.

— Vous ne vous trompez pas, dit Ernest de Bonmont qui avait amené le général de Saint-Luchaire. Et ce qu’on se rase chez les Brécé ! c’est rien de le dire.

C’était un déjeuner tout intime. Avec le général, le capitaine, la baronne et son fils,