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quoi, simulant une violente colère : « Stupide animal, disparais », et elle le jeta dans la malle, dont elle renversa le couvercle sur lui. À ce moment sa tante l’ayant appelée, elle sortit de la chambre, laissant Riquet dans la malle.

Il y éprouvait une vive inquiétude. Il était à mille lieues de supposer qu’il avait été mis dans cette malle par simple jeu et par badinage. Estimant que sa situation était déjà assez fâcheuse, il s’efforça de ne point l’aggraver par son imprudence. Et il resta quelques instants immobile, sans souffler. Puis il jugea utile d’explorer sa prison ténébreuse. Il tâta avec ses pattes les japons et les chemises sur lesquels il avait été si misérablement précipité, et il chercha quelque issue pour sortir de ce lieu redoutable. Il s’y appliquait depuis deux ou trois minutes quand M. Bergeret, qui s’apprêtait à sortir, l’appela :

— Viens, Riquet, viens. Nous allons nous