nouvelles de vous, elle sait du moins par des songes que sa fille Abeille est vivante.
Le bonhomme Jean disait ces choses et d’autres encore ; mais Georges ne l’écoutait plus depuis qu’il savait qu’Abeille était prisonnière des Nains.
Il songeait :
« Les Nains retiennent Abeille sous la terre ; un Nain m’a tiré de ma prison de cristal ; ces petits hommes n’ont pas tous les mêmes mœurs ; mon libérateur n’est certainement pas de la race de ceux qui enlevèrent ma sœur. »
Il ne savait que penser, sinon qu’il fallait délivrer Abeille.
Cependant ils traversaient la ville et, sur leur passage, les commères qui se tenaient sur le seuil de leur porte se demandaient entre elles qui était ce jeune étranger, et elles convenaient qu’il avait bonne mine. Les plus avisées, ayant reconnu le seigneur de Blanchelande, crurent voir un revenant et s’enfuirent en faisant de grands signes de croix.
— Il faudrait, dit une vieille, lui jeter de l’eau bénite, et il s’évanouirait en répandant une dégoûtante odeur de soufre. Il emmène maître Jean, le tailleur, et il le plongera