vu la première. J’ai trouvé deux anges vêtus de blanc, assis, l’un à la tête, l’autre aux pieds, là où l’on avait porté le corps de Jésus. Et ils me dirent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » — « Je pleure parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l’ont mis. » Ô joie ! Jésus vint à moi et je crus d’abord que c’était le jardinier. Mais il m’appela « Marie » et je le reconnus à sa voix. Je m’écriai : « Nabi ! » et j’étendis les bras ; mais il me répondit doucement : « Ne me touche point, car je ne suis pas encore monté vers mon père. »
En écoutant ce récit, Læta Acilia perdait peu à peu sa joie et sa quiétude. Faisant un retour sur elle-même, elle examinait sa vie, et elle la trouvait bien monotone auprès de la vie de cette femme qui avait aimé un dieu. Les jours qui marquaient pour elle, jeune et pieuse patricienne, étaient ceux où elle mangeait des gâteaux avec ses amies. Les jeux du cirque, l’amour d’Helvius et les travaux d’aiguille occupaient aussi son existence. Mais qu’était-ce que tout cela auprès des scènes dont la Madeleine échauffait ses sens et son âme ? Elle se sentit monter au cœur d’amères jalousies et d’obscurs regrets. Elle enviait les divines aven-