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et les Cutures périphériques, d’essence Germanique, alsacienne et flamande. Elle pourrait davantage composer avec la Culture Cel- tique croyons-nous, qui fait partie de son propre fonds Gaulois. Mais elle n’y met aucune bonne volonté, étant convaincue de sa supériorité et traitant de Barbare tout ce qui s’exprime en un langage minoritaire.

Nous n’entreprendrons pas ici un exposé complet du Renouveau Flamand en Belgique. Cette matière touche la Politique, et dresse l’une contre l’autre les deux parties de la Belgique. Que de Minis- tères sont tombés à Bruxelles, sur la Question des revendications Flamingantes !

Bornons-nous donc à ce qui se passe .dans la petite Région de la Flandre Française. C’est en 1919 — après la paix, — que de Jeunes Flamands, s’inspirant des principes Wilsonniens : « droits des peuples à disposer d’eux-mêmes », fondèrent, simultanément avec les Jeunes Bretons de Rennes, un mouvement activiste destiné à obtenir la reconnaissance de leur langue et de leur nationalité dans le département du Nord. Mais on n’a pas eu à leur reprocher d’écarts de langage, ni de tendances séparatistes. Aucune action politique n’a été tentée. Le Mouvement est resté littéraire, et presqu’entièrement dirigé par des Prêtres, l’abbé Despitch, l’abbé Wannyn, l’abbé Gantois, l’abbé Plancke, l’abbé Lescroart, le Chanoine Looten, l’abbé Janssen, pour ne citer que les princi- paux. C’est sans doute la raison de sa haute tenue, de sa pondéra- tion, et aussi de ses résultats pratiques.

Les Jeunes Flmands Français ont commencé par fonder à Annap- pes en octobre 1919, le Vlaamseh Verbond (Union Flamande), qui mettait au premier rang de ses statuts la diffusion du Westhoek. Le Vlaamseh Verbond commençait sa propagande par la création de Cercles dans les différentes villes du pays. Steenwoorde, Cassel, Hazebrouck. Bailleul, etc.. En fait, ces Cercles étaient, des Patro- nages, où l’on s’efforçait d’intéresser les Jeunes à leur langue maternelle, et à développer surtout lo Théâtre des Œuvres Flaman- des d’Auteurs Belges. Une magnifique éclosion Théâtrale carac- térise en effet la Flandre Belge, tandis que dans la partie Française les éditeurs pour la langue Flamande sont introuvables. L’attrac tion de la Flandre Belge sur le rameau de la Race par dessus la frontière, s’exerce surtout par le Théâtre.

En 1924, le Vlaamseh Verbond organisa des Concours Littéraires, qui en 1929, groupaient 29 concurrents, tous d’âge Scolaire. Enfin, un Congrès annuel rassemble les militants dans l’une ou l’autre Ville. Parallèlement, le Verbond créait le Davidsfonds qui, pour 15 francs par an, fournit à ses membres cinq volumes de vulgari- sation.

En 1929 également, un résultat pratique était atteint par la publication, de deux organies, l’un en flamand, De Torrewachter, maandblat voor het volk, (Le Guetteur, mensuel pour le peuple), et l’autre en français, Le’Lion de Flandre, revue de 40 pages tous les 2 mois.

Enfin, la Faculté Catholique des Lettres de Lille autorisait un de ses Professeurs, M. l’abbé Despich à ouvrir des cours de Flamand par correspondance.

Le 7e Congrès du Vlaamseh Verbond a eu lieu le 26 juillet 1930 à Cassel. On y a célébré comme nous le disions au début ce fameux Abbé Gézelle, né à Bruges en 1830, auteur de Kerkhof-Blommen (Fleurs des Cimetières), publié en 1858, poèmes qui les premiers levèrent l’étendard du flamand. Le Poète resta ensuite 35 ans sans écrire. Fut-il ébloui par sa gloire, ou frappé de son humilité?