Page:Amplecas - L'oeuvre libertine des poètes du 19e siècle - 1910.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LES PETITES BLANCHISSEUSES


Les petites blanchisseuses
Que l’on voit, chaque lundi,
Aux pratiques paresseuses
Porter le linge à midi,

Bien qu’elles fassent paraître
Des semblants de chasteté,
Ne me font pas l’effet d’être
Des vases de pureté.

Leurs cheveux qui s’ébouriffent
Sollicitent l’attentat :
Ne craignez pas qu’elles griffent…
Une fille est un combat.

Elles ont des airs de sainte,
Et des cris dans un coup d’œil,
Avec leur bonnet de linge
Et leur robe de cerfeuil.

Sur la hanche qui supporte
Un panier exagéré,
Leur jambe se fait plus forte,
Leur pied se fait moins cambré.

Jusqu’au coude, mainte essence
Rougit leur pauvre bras nu,
Mais plus haut le blanc commence
Et dès lors ne finit plus.

Pour un faux col qu’on oublie.
Elles se baissent… Bientôt,