Page:Amplecas - L'oeuvre libertine des poètes du 19e siècle - 1910.djvu/50

Cette page n’a pas encore été corrigée

Quand un flot embusqué
Dans la salle déferle.
Ainsi fut remarqué
Mon pantalon gris perle.

Près de moi vient s’asseoir
Une fière Andalouse ;
On eût dit, à la voir,
Le géant de Mulhouse
Ou quelque déité
De Sécham ou Diéterle.
Ainsi fut agité
Mon pantalon gris perle.
 
Mes yeux étaient fixés
Sut ses charmes énormes .
Les siens étaient baissés
Au niveau de mes formes.
Je lui dis, effaré :
«Tu l'as encor ? perds-le.,. »
Ainsi fut déchiré
Mon pantalon gris perle.

J’ai su, j’ai su depuis
Qu’elle était vivandière,
Versant à nos spahis
La goutte militaire.
J’ai d’elle conservé
Une larme qui perle :
Ainsi fut achevé
Mon pantalon gris perle.

(Chansons folles, Evreux, 1887.)