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Où d’amour la source divine
Cache ses enivrants trésors.
En se sentant pincer, Madame
Jeta des cris à fendre l'âme.
Si bien que monsieur son mari
Se réveilla tout ahuri :
— Qui te fait crier de la sorte ?
— Ah ! bonnes gens ! quelle rigueur ?
Un monstre m’arrache le cœur...
Je pâme ! je meurs !... je suis morte !...

Elle ne cessait de pleurer
Et n’osait pourtant déclarer
D’où venait sa douleur cruelle,
Monsieur court chercher la chandelle
Et, voyant où tenait le cas :
— Paix ! dit-il, ne te trouble pas,
Je lui ferai bien lâcher prise ;
Il ne faut que souffler dessus.
11 souffle ; mais son entreprise
Et ses efforts sont superflus.
Bien mieux, à sa grande surprise,
Le cancre lève l’autre bras
Lentement, grave comme un pape.
Et par le bout du nez l’attrape.
Jugez un peu de l’embarras.
Étant aussi près de la chose,
Le bonhomme fut convaincu
Qu’il ne pouvait être cocu
Sans en connaître à fond la cause.
Il fallut trouver des ciseaux
Pour séparer ces deux vaisseaux
Accrochés par une même ancre,
Et si la bonne avec effort