ment par le changement de température alternatif de ces deux régions pendant la durée d’une rotation du globe terrestre, d’autant plus facilement que l’on connaît depuis longtemps l’influence de la température sur l’action électromotrice, influence sur laquelle M. Dessaignes a fait des observations très intéressantes. Il faut aussi compter parmi les actions électromotrices des différentes parties de la Terre celles des minerais aimantés qu’elle contient, et qui doivent, d’après mes idées sur la nature de l’aimant, être considérés comme autant de piles voltaïques. L’élévation de température qui a lieu dans les conducteurs des courants électriques doit avoir lieu aussi dans ceux du globe terrestre. Ne serait-ce pas là la cause de cette chaleur interne constatée récemment par les expériences rapportées, dans une des dernières séances de l’Académie, par un de ses membres dont les travaux sur la chaleur ont fait rentrer cette partie de la physique dans le domaine des mathématiques ? Et quand on fait attention que cette élévation de température produit, lorsque le courant est assez énergique, une incandescence permanente, accompagnée de la plus vive lumière, sans combustion ni déperdition de substance, ne pourrait-on pas en conclure que les globes opaques ne le sont qu’à cause du peu d’énergie des courants électriques qui s’y établissent, et trouver dans des courants plus actifs la cause de la chaleur et de la lumière des globes qui brillent par eux-mêmes ?
On sait qu’on expliquait autrefois par des courants les phénomènes magnétiques, mais on les supposait parallèles à l’axe de l’aimant, situation dans laquelle ils ne pourraient exister sans se croiser et se détruire.