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LES MAÎTRES DE LA PENSÉE SCIENTIFIQUE

au moyen d’un fil de soie MC, tantôt par son pôle austral tantôt par son pôle boréal[1].

La première réflexion que je fis, lorsque je voulus chercher les causes des nouveaux phénomènes découverts par M. Œrsted, est que l’ordre dans lequel on a découvert deux faits ne faisant rien aux conséquences des analogies qu’ils présentent, nous pouvions supposer qu’avant de savoir que l’aiguille aimantée prend une direction constante du Sud au Nord, on avait d’abord connu la propriété qu’elle a d’être amenée par un courant électrique dans une situation perpendiculaire à ce courant, de manière qu’un même pôle de l’aiguille fût toujours porté à gauche du courant, et qu’on découvrit ensuite la propriété qu’elle a de tourner constamment au Nord celui de ses pôles qui se portait ainsi à gauche du courant ; l’idée la plus simple, et celle qui se présenterait immédiatement à celui qui voudrait expliquer cette direction constante de l’aiguille, ne serait-elle pas d’admettre dans la terre un courant électrique, dans une direction telle que le Nord se

  1. C’est ici qu’était placée, dans le Mémoire que je lus à l’Académie le 18 septembre 1820, la description des instruments que je me proposais de faire construire, celle entre autres des conducteurs pliés en spirale et en hélice ; je me procurai la plupart de ces instruments entre cette séance et celle du 25 septembre, où je lis l’expérience des attractions et répulsions des courants électriques, sans l’intermède d’aucun aimant ; je supprime ici cette description, parce qu’elle se retrouve, soit dans ce que je lus à cette dernière séance et que je vais bientôt transcrire, soit dans les autres passages de ce Mémoire relatifs à l’explication des planches dont il est accompagné.