Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette famille avait peut-être secondé l’aventurier, et, comme on prenait le nom de celui par lequel on était adopté, il prit peut-être le nom de ceux qui avaient adopté sa fortune.

Quoi qu’il en soit, ce fut ce nom qui servit de prétexte à l’hostilité des Sabins pour faire de Mastarna le fils d’un esclave ou même un esclave (servus), tandis que la population latine, qui lui était favorable, exagérant la tendance populaire de Mastarna, en prit occasion pour faire de lui le protecteur des esclaves.

Quant à Tullius, c’était un nom étrusque[1].

Cela achève de prouver la provenance étrusque de celui qui prit ou conserva ce nom. Si le prénom Servius fut un emprunt à une famille latine, la double appellation de Mastarna, Servius Tullius, serait, comme le mont Cælius, sa première résidence, le fut lui même quant à sa population, moitié, latin, moitié étrusque.

Mais, si ce nom de Tullius est étrusque, il est aussi sabellique[2].

    servilius avait avec Servius le même rapport que Quintilius avec Quintius.

  1. Les deux filles de Tarquin s appelaient Tullie. Tullus était un aïeul mythologique des Tyrrhéniens. Tolus et son dérivé Tolumnius sont des noms étrusques. Enfin, jusque sous Adrien, on trouve un Tullius Tuscus.
  2. Il serait latin si les Tullii eussent été une des familles d’Albe transportées sur le Cælius, comme le dit Tite Live (I, 30), et alors Mastarna aurait peut-être eu la même raison de prendre ce nom