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chant à se dépasser ; sans se douter qu’ils traversaient le grand cirque et qu’ils m’offraient l’image des courses qu’en ce lieu les Étrusques enseignèrent aux Romains.

Les détails que nous a conservés la tradition sur la disposition du cirque de Tarquin, s’ils ne sont pas certains, sont caractéristiques. Denys d’Halicarnasse, qui a l’air de croire que le cirque existait ayant ce roi, dit que jusqu’à lui les spectateurs étaient debout sur des planches soutenues par des poteaux, et qu’il les fit asseoir sur des sièges couverts[1] qu’il assigna une place déterminée à chacune des curies, et, selon Tite Live, aux sénateurs et aux chevaliers[2]. Je doute que ces auteurs aient pu être aussi exactement informé de ce qu’était la police des cirques sous le règne de Tarquin ; mais je vois dans cette tradition un signe de l’opinion qu’avait laissée d’elle la monarchie étrusque. On lui attribuait un progrès dans ce que nous appelons le confort et la régularité administrative. Ne semble-t-il pas lire une ordonnance de préfet ?

C’est que la monarchie étrusque fut en effet un progrès remarquable vers la civilisation, la richesse, le bien-être. Le second roi de cette monarchie fit de la fortune de chacun la base et la mesure des droits politiques. Nous sommes bien loin des brigands de

  1. Den. d’Hal., III, 68.
  2. Tit. Liv., I, 35.