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ment son projet ; mais il atteignit à peu près le même but par un autre chemin.

Chaque tribu contenait depuis Tullus Hostilius deux cents cavaliers[1]. Au lieu de doubler le nombre des tribus, Tarquin fit ce qu’avait fait déjà Tullus Hostilius, il doubla le nombre des cavaliers dans chacune des tribus.

C’est ce qu’on appelait les centuries des cavaliers (equites), et qu’il ne faut pas confondre avec les tribus dont les cavaliers formaient la partie aristocratique.

Il est clair que la résistance dut venir des Sabins et non des Étrusques, intéressés aux succès du dessein de leur roi, dessein formé dans l’intention d’opposer un contre-poids à la puissance des Sabins, rivale de la leur.

Aussi l’augure qui combattit à ce dessein n’était-il pas un augure étrusque, mais un augure sabin ; son nom, Attius Nævius, en est la preuve.

Le prodige attribué à cet augure nous ramène au Comitium, où, par un secret de son art magique, il avait transporté, du versant occidental du Palatin, le figuier ruminal sous lequel avait été exposé Romulus, et que les Sabins voulaient posséder chez eux dans le lieu découvert où ils délibéraient, comme un gage de

  1. Il faut admettre que dès lors il y eut au sein de la plebs du Palatin une certaine aristocratie ; T. Hostilius avait donné des terres à tout le monde, ce qui explique comment elle put se former.