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On s’accorde généralement à voir dans les Lucères des Étrusques[1].

Jusque-là il ne pouvait y avoir d’égalité entre les Sabins et leurs vassaux du Palatin, entre les Sabins et les Étrusques du Cælius.

Un roi sabin ne pouvait instituer cette égalité ; au premier roi étrusque, à un roi neutre pour ainsi dire, il appartenait de commencer à l’introduire.

Mais il voulut faire plus encore.

Dans ces trois tribus, les populations latines, établies par les deux rois ses prédécesseurs sur le Cælius et sur l’Aventin, n’étaient pas représentées. Ce fut pour leur faire une place dans la cité qu’il eut la pensée de créer trois nouvelles tribus, et, pour que ces tribus latines fussent marquées du sceau étrusque et dans la main du roi, de leur donner son nom, le nom de ses amis, c’est-à-dire de placer à leur tête lui-même et des chefs étrusques.

Mais c’en était trop : l’orgueil sabin se révolta. Tarquin fut obligé de renoncer à accomplir ouverte-

    engubines remplacée par son équivalent er, et au commencement du mot un r aspiré, ’rh’, sans exemple dans les mots latins qui ne viennent pas directement du grec.

  1. P. Diac., p. 120. Même racine que Lucumo. On a trouvé dans une tombe étrusque Lukir. Le chef étrusque qui était venu d’Ardée au secours de Romulus s’appelait Lucerus. Les Sacra des Lucérès étaient sur le Cælius, colline à demi étrusque.