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aux Latins et la même crainte de déplaire aux Sabins.

Ces deux sentiments, qui dominent toute la conduite de Tarquin et l’expliquent, parurent dans la tentative que fit ce roi de créer trois tribus nouvelles, tentative qui avait pour but de mettre sur un pied d’égalité les patriciens et les plébéiens, les Latins et les Sabins, et qui rencontra de la part des Sabins une résistance devant laquelle Tarquin dut gauchir.

Quand Tarquin arriva, il trouva trois populations occupant des quartiers différents et possédant des terres séparées dans le territoire romain[1] mais elles n’étaient pas organisées en tribus.

Les éléments de la tribu existaient ; son organisation était à naître. Sous Tarquin seulement[2] elles s’appelèrent les Titiès, les Rhamnès, les Lucérés.

Tout le monde reconnaît dans les Titiès et les Rhamnès les Sabins[3] et les Romains[4].

  1. Varron le dit expressément. (De L. lat., V, 55.)
  2. Ce qui le prouve, c’est que Volnius, qui devait savoir l’étrusque, puisqu’il avait composé des tragédies dans cette langue, disait que les noms des trois tribus étaient étrusques. (Varr., De L. lat., V, 55.) Pour les deux premières, dont l’une était sabine et l’autre romaine, il ne peut s’agir que de la forme grammaticale de leurs noms, de ce pluriel en es qui n’était pas en latin celui de Titius ou de Rhamnus. La forme latine était Titienses et Rhamnenses.
  3. De Titius, prénom de Tatius. Les sodales tities avaient été institués pour veiller à la conservation des rites sabins.
  4. Rhamnès est une contraction dans le goût étrusque de Romani avec cette terminaison du pluriel en es, qui se trouve dans les tables