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On plaça sur le faîte du temple des statues, comme on en a placé dans les temps modernes sur les églises romaines, à Saint-Jean de Latran, par exemple, où

    quelquefois pris pour le temple, et Capitolium, tantôt pour le temple de Jupiter, tantôt pour tout le mont Capitolin ; que le nom de mons Tarpeius est donné aussi parfois à la colline tout entière, et que les deux sommets étant très-voisins, les mêmes expressions peuvent souvent s’appliquer à tous deux. Laissant de côté les passages douteux, je m’attacherai seulement à ceux qui me paraissent démonstratifs. C’est, je crois, la méthode à suivre dans ce genre de recherches pour les simplifier en les abrégeant. La partie du mont Tarpéien ou Capitolin sur lequel on éleva le temple dominait le Forum (ὑπερκείμενον τῆς ἀγορᾶς, Den. d’Hal., III, 69) ; donc le temple de Jupiter regardait le Forum. Or il regardait aussi le midi. (Den., IV, 61.) S’il eût été sur la cime sud-ouest et tourné au midi, il n’eût pas regardé le Forum, mais l’Aventin et le cirque. Cicéron parle d’une statue placée devant le temple de Jupiter qui, tournée vers l’orient, regarde le Forum et la curie (In Cat., III, 8) ; de la cime sud-ouest elle l’eût regardé d’un peu loin. D’ailleurs, avant d’être tournée à l’est par le conseil des aruspices, la statue l’était sans doute au sud. Ce devait être sa position première, car c’était la direction des temples terrestres, comme du templum céleste, c’est-à-dire de la partie du ciel que l’on contemplait. (Varr., De L. lat., VII, 7.) Plusieurs faits s’expliquent mieux en mettant le temple de Jupiter à Araceli. La citadelle est toujours présentée comme plus rapprochée du Tibre que le temple. Dans sa surprise nocturne, Herdonius (Den. d’Hal., X, 14), qui est venu par le fleuve, rencontre d’abord la citadelle. Il en est de même de la tentative des Gaulois (Tit. Liv., V, 47) ; ils ont gravi la roche Carmentale, c’est-à-dire le sommet qui était du côté de la porte de ce nom, et trouvent d’abord la citadelle sur leur chemin, sans qu’il soit question du temple de Jupiter. Manlius, qui demeurait dans la citadelle, et non dans le temple, se réveille aux cris des oies de Junon, et repousse les Gaulois. Tout se passe sur la première cime qu’ils ont rencontrée, c’est-à-dire sur la cime sud-ouest. Les Fabii, en allant