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dentes, veut seulement dire que le premier roi étrusque fit comme ses prédécesseurs, et guerroya contre ses voisins[1].

Ici se place la grande pensée monumentale du règne de Tarquin, le temple du Capitole, dont la destinée devait être liée aux triomphes de Rome, et dont le nom en est encore le symbole.

Car ce fut, disent les historiens, à la suite de cette guerre, après la prise d’Apiola et avec le butin fait dans cette ville[2], que Tarquin résolut d’élever un temple sur le mont Tarpéien, lequel, à partir de ce moment, prit le grand nom de Capitole. Ce temple fut le monument des rois étrusques. Le premier Tarquin en jeta les fondements ; son œuvre fut continuée par le second.

J’ai appelé la pensée de Tarquin une grande pensée. C’est qu’en effet la fondation du temple Capitolin est l’expression de la politique de Tarquin, politique entrevue par les rois sabins ses devanciers, et pleinement réalisée sous son successeur. Tarquin semble avoir voulu faire, pour ainsi dire, un temple de fusion appartenant également aux trois races qu’il cherchait à mettre sur un pied d’égalité et à réunir dans une même unité nationale, en même temps qu’il vou-

  1. Il faut joindre aux expéditions de Tarquin contre les peuples sabelliques une guerre contre la formidable nation des Æques, guerre dont parlent Strabon (V. 5, 4) et Cicéron (De Rep., II, 20).
  2. Pl., Hist. nat., I, 9, 15.