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les verges du bourreau[1] dans le Comitium[2], ne soit le véritable, car c’était le supplice de celui que le sénat avait déclaré ennemi de la patrie[3].

Espérons que la tradition généralement reçue est la plus vraie, et laissons à la mémoire de Manlius cette triste gloire qu’il ait été précipité de la roche Tarpéienne, sur laquelle s’élevait la citadelle qu’il avait sauvée.

Ce genre de mort était lui-même infamant, car c’est de la roche Tarpéienne qu’on précipitait les esclaves[4].

Après sa mort sa maison fut rasée et on décida que désormais nul patricien n’habiterait sur le Capitole.

Ainsi toute la destinée de Manlius est attachée au Capitole, dont il portait le nom, où il était né, d’où il avait précipité les Gaulois et d’où il devait être précipité à son tour[5].

  1. Selon Cornelius Nepos, cité par Aulu-Gelle (Noct. att., XVII, 21.)
  2. Si Manlius fut mis à mort ainsi, ce fut probablement dans le Comitium, car c’était là que ce genre de supplice était infligé à celui qui avait séduit une vestale.
  3. On le voit dans la Vie de Néron, par Suétone. (Ner., 49.)
  4. Gell., Noct. att., XI, 18.
  5. Une raison de plus de placer la roche Tarpéienne là où elle était véritablement, c’est que si on la plaçait à Araceli, les condamnés fussent tombés dans les environs du Vulcanal et du Comitium dont un tel spectacle eût souillé les approches : Denys d’Halicarnasse (VII, 35 ; VIII, 78), dit bien que Sp. Cassius fut précipité d’un rocher qui dominait le Forum, à la vue de tous, mais ces expressions peu-