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Manlius ; le sénat effrayé le relâcha. Manlius remonta dans la citadelle, où était sa maison, le cœur plein de colère et respirant la vengeance.

Tite Live lui fait tenir dans cette maison des conciliabules où se prépare une révolution et prononcer à la tribune des discours séditieux, mais n’énonce aucun acte criminel ; il prête aussi à Manlius le projet de se faire roi, lieu commun ridicule des accusations patriciennes, mais il avoue qu’on n’a jamais su ni avec qui, ni dans quelle intention ce prétendu conspirateur avait conspiré[1].

Décidé à le trouver coupable, le sénat lui faisait un grief du lieu de son habitation, qui était dans la citadelle et qui, par sa position, menaçait la liberté[2]. Mais d’autres patriciens avaient demeuré sur le Capitole et pour cette raison avaient porté, comme Manlius, le nom de Capitolinus[3].

  1. Tit. Liv., VI, 18.
  2. Tit. Liv., VI, 19.
  3. On cite des Quinctii, des Servilii, des Tarpeii. Ceux-ci devaient avoir, comme Manlius, habité dans la citadelle sur la roche Tarpéienne. C’est parce que Manlius y avait sa maison que lui et plusieurs personnes de sa famille portèrent ce surnom. Un autre Manlius (tit. Liv., IV, 42), l’avait porté avant lui. Il ne lui fut donc pas donne après son exploit du Capitole, comme l’a dit à tort, et comme on le croit d’ordinaire. Il n’y avait que des patriciens sur le Capitole ; si un Mælius, plébéien, — Sp. Mælius était un chevalier des centuries plébéiennes, — porta le surnom de Capitolinus, c’est que la demeure des Mælius était dans le vicus Jugarius au bas du mont Capitolin.