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porte Saint-Pancrace[1], elles rencontrèrent un plébéien qui sortait de Rome dans une charrette avec sa femme, ses enfants et tout son avoir, comme je l’ai vu faire à tant de bourgeois romains pendant le choléra. Cet homme était pieux : il mit pied à terre, fit descendre de la charrette ses enfants et sa femme et y fit monter les vestales. Il y a encore des Romains qui en eussent fait autant, si, à l’époque du dernier siège, on avait transporté à Cività Vecchia le Santo Bambino d’Araceli.

Le lendemain, les Gaulois entrèrent par la porte Colline ; après avoir suivi les hauteurs du Quirinal, ils descendirent au Forum, et levant les yeux, virent le Capitole. Ils placèrent au bas un poste pour empêcher les sorties, et se répandant par la ville, commencèrent à la piller. Puis, étonnés de la solitude qu’ils rencontraient partout, ils revinrent par groupes vers le Forum. Presque toutes les maisons des plébéiens étaient fermées et leurs maîtres en fuite, mais celles des patriciens étaient ouvertes et dans chacune d’elles se voyaient assis au milieu de l’atrium, vêtus d’une robe blanche bordée de pourpre[2], des vieillards immobiles. Les Gaulois les prirent d’abord pour les statues des dieux. Un deux voulut s’en assurer et plus osé

  1. Via quæ Sublicio ponte ducit ad Janiculum… in eo clivo. » (Tit. Liv., V, 40.) Une inscription trouvée dans le Forum d’Auguste, et qui se conserve au musée du Vatican, fait allusion à cet événement. (Schwegl., III, p. 250-1.)
  2. Plutarque (Camill., 22) dit que ces vieillards s’étaient réunis dans l’Agora, ce qui veut dire ici le Comitium.