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cendants des guerriers gaulois qui sont maintenant à Rome ne rappellent leurs ancêtres que par leur fougueuse bravoure ; mais elle est réglée par la discipline ; ils marchent en silence au combat et ne ressemblent point à des bêtes féroces ; enfin les plus vaillants soldats de l’Europe sont les plus petits.

Les Gaulois, si impétueux dans l’attaque, ne se pressèrent pas de marcher sur Rome, qui était bien voisine ; étonnés de leur victoire, ils passèrent la nuit à chanter des chants guerriers, à faire des monceaux d’armes, à couper des têtes et à enterrer leurs morts, dont un tertre, près de Santa Colomba, contient peut-être les ossements.

Le lendemain de la bataille, vers le soir, ils arrivèrent aux portes de la ville, qu’ils furent bien surpris de trouver ouvertes. Personne ne paraissait pour la défendre ; craignant quelque embûche, ils s’arrêtèrent et établirent leur camp entre Rome et l’Anio[1], au nord de la villa Albani, sur les petites hauteurs où est la villa Chigi. À Rome, cette nuit se passa dans les transes et les gémissements. Renonçant à défendre la ville, on décida que le sénat et les hommes en état de porter les armes s’enfermeraient dans la citadelle du mont Capitolin. Les vieillards, pour ménager les approvisionnements du Capitole déclarèrent qu’ils mourraient dans leurs maisons. On jugea, dit Tite Live, que la perte des vieillards

  1. Tit. Liv, V, 39.