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de la patrie, était un à-propos. Camille bat les auxiliaires de Véies près de Népi, augmente les travaux de siège et entreprend enfin celui qui devait décider la prise de la ville : ce conduit souterrain, ce cuniculus célèbre qui amena les assiégeants dans la citadelle, conduit souterrain dont on a nié l’existence, mais auquel je ne vois nulle raison de ne pas croire, bien qu’on n’ait pu encore le retrouver[1].

Par une déférence dont un dictateur aurait pu se dispenser, Camille envoie demander au sénat ce qu’il faudra faire du butin. Claudius qui, comme tous ceux de sa race, dédaignait la popularité, fut d’avis de l’employer à réparer le trésor public épuisé, de le déposer dans le temple de Saturne ou tout au moins de le faire servir à solder l’armée. Mais le sénat, qui ne voulait pas perdre la faveur populaire, décida qu’il serait partagé entre les soldats et tous ceux qui se rendraient au camp. Le camp fut bientôt rempli d’une multitude que cette perspective attirait. On peut dire que Rome tout entière prit part à la prise de Véies.

Alors le dictateur sort de sa tente ; les auspices étant favorables, il fait prendre les armes aux soldats, et, fidèle au caractère religieux qu’il montra toujours, voue à Apollon, dont l’oracle avait annoncé le succès qui approchait, la dixième partie du butin ; il évoque la Junon protectrice et habitante de Véies, l’ancienne

  1. Abeken (Mittelit., p. 183) cite plusieurs exemples de cuniculi dans d’autres villes italiotes.