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les poursuit, détruit leur armée et reprend possession de Verrugo, que des lâches avaient abandonnée.

Ainsi l’histoire de cette colline isolée nous a donné le spectacle des difficultés politiques et des vicissitudes militaires au milieu desquelles s’accomplit au quatrième siècle de Rome la conquête des montagnes qui forment l’horizon romain.

L’histoire de Verrugo m’a entraîné au delà de l’époque de la prise de Véies. Je reviens à ce siège mémorable, et qui fut la première entreprise longue et considérable des Romains.

À quatre lieues de Rome, près de la Storta, dernier relai que rencontrent les voyageurs venant de Florence, est un lieu très-remarquable et très-pittoresque appelé l’Isola Farnèse. Là fut Véies, dont les Romains eurent tant de peine à triompher.

Un plateau de forme à peu près triangulaire s’élève du sein de la campagne romaine. On voit les murs d’enceinte en grosses pierres, de maçonnerie étrusque, et on a reconnu plusieurs des portes de la ville ; à l’extrémité orientale du plateau, sur une hauteur qui ne s’y rattache que par une langue de terre étroite et que l’on appelle encore la place d’armes était l’ancienne citadelle : elle regardait du, côté de Rome, qu’elle semblait menacer[1]. Véies était comme la tête

  1. Nibby (Dint., III, p. 424) place l’arx de Véies sur le sommet où est le château, et croit même retrouver la direction du Cuniculus dans le chemin qui y conduit. Mais ce sommet étant isolé, si l’arx eût été