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bras[1]. Deux des trois tribuns consulaires murmuraient contre le Sénatus-consulte qui allait leur ôter le pouvoir. Le troisième, Servilius Ahala, prit son parti : il se fit autoriser à nommer le dictateur, et choisit P. Cornélius, un des deux récalcitrants ; pour le moment tout fut arrangé.

Cornelius battit rapidement les Volsques et déposa la dictature. Mais tous ces tiraillements politiques avaient eu une fâcheuse influence sur le moral de l’armée, et Verrugo fut prise par suite de l’indiscipline des troupes envoyées trop tard à son secours, et qui, s’étant mises à ravager le pays, se firent exterminer.

Verrugo devait être témoin d’une nouvelle honte et d’une nouvelle gloire de l’armée romaine. Douze ans plus tard, pendant le siège de Véies[2], un des deux corps d’armée, commandé par le tribun consulaire Postumius, fut forcé de se réfugier sur des hauteurs à peu de distance de Verrugo, où était l’autre corps. Le premier fit un vaillant effort pour gagner cette position et percer la ligne des Æques, qui lui barraient le passage. Les cris poussés dans ce combat nocturne arrivèrent aux oreilles des défenseurs de Verrugo, qui crurent le camp forcé, prirent peur et, quittant leur poste s’enfuirent jusqu’à Tusculum. Le bruit se répandit à Rome que Postumius avait été tué, mais il était vivant ; le jour venu, il repousse les Æques,

  1. Tit. Liv., IV, 57.
  2. Tit. Liv., V, 28.