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siècle de Rome. Mais c’étaient toujours les succès qui avaient le dernier.

Le consul Spurius Atratinus combattait les Volsques au pied de Verrugo[1]. Dès le commencement de l’action, dit Tite Live[2], qui semble en avoir eu sous les yeux les détails conservés dans quelque mémoire de famille, on vit de quel côté devait tourner la chance du combat. Les clameurs de l’ennemi étaient vives et bien nourries, les cris du soldat romain discordants, inégaux, mous, souvent interrompus ; l’ennemi pousse du bouclier, pointe de l’épée ; les Romains regardent autour d’eux, leurs casques chancellent sur leurs têtes ; indécis, tremblant, chacun se serre contre le gros de la troupe ; enfin ils fuient. Tout était perdu quand un officier de cavalerie nommé Tempanius saute à terre et se fait imiter de tous les cavaliers ; ils soutiennent le combat, rétablisent la résistance ; mais ils sont entourés, on les croit perdus ; cependant ils parviennent à occuper un lieu élevé, peut-être la Verrugo elle-même. Au milieu de la nuit l’ennemi, sur une fausse alerte, prend la fuite. Quand le jour vient Tempanius s’aperçoit que les assaillants ont disparu ; il va au camp romain et le trouve vide ; alors lui et ses cavaliers s’empressent de gagner Rome. On les croyait morts et l’armée détruite, l’effroi était au comble ;

  1. Tite Live n’indique pas le lieu de ce combat, mais Valère Maxime (III. 2, 8) dit « Apud Verruginem. »
  2. Tit. Liv., IV, 37.