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Le nouveau venu se présente devant le roi sabin, qui, menacé par l’antipathie des Latins, par le mécontentement des chefs de sa nation, entouré d’ennemis, avait besoin d’appui. Tarquin était jeune, ambitieux, hardi ; il s’offre, lui et ses nombreux clients, à combattre les ennemis du roi ; il met à la disposition d’Ancus ses richesses, qui durent être agréées de grand cœur. Le commerce naissant de Rome n’avait pas dû encore produire des résultats bien considérables, et on n’a aucun renseignement, que je sache, sur ce que pouvaient être les impôts sous les rois sabins[1] ; la royauté sabine, qui chancelait, ne devait pas avoir la main très-ferme pour les lever. On comprend que l’Étrusque fut bien accueilli.

Il servit dans la guerre contre Fidène[2]. Les Fidenates étaient à demi Sabins, à demi Étrusques ; ce qui n’empêchait point un roi sabin, secondé par un général étrusque, de les combattre.

Ancus mourut, laissant deux fils en bas âge. La royauté était élective chez les Sabins, et il n’y avait pas encore eu d’exemple d’un roi à qui son fils eût succédé. Un général victorieux, un chef de tribu riche et habile, appartenant à une nation plus civilisée

  1. Le mot mulcta, amende, étant sabin, on peut croire que les amendes faisaient la meilleure part du revenu royal. Peut-être le champ de Mars, que nous avons reconnu pour sabin, était déjà la propriété des rois sabins, comme il fut le domaine des rois étrusques.
  2. Den. d’Hal., III, 40.