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partie des Véiens voulut tourner le camp romain en allant passer au delà des hauteurs d’Antemne (Acqua Acetosa) que celui ci avait à sa droite. Les deux armées restèrent quelque temps en présence. Le général romain était tourné vers le Capitole, attendant un signal des Augures qui devait être celui du combat ; remarquable preuve de l’importance qu’on attachait aux signes célestes. Le signal parut.

Aussitôt les cavaliers romains, manœuvrant dans cette plaine qui semble faite pour des charges dé cavalerie, fondirent sur les alliés et ils plièrent. Mais Tolumnius les ramenait au combat, et le combat semblait devoir durer longtemps, quand un jeune tribun militaire de la grande famille Cornelia, Cossus, indigné à la vue de celui qui avait violé la foi en faisant périr des patriciens romains, pousse son cheval vers le cheval de Tolumnius, que le choc fait tomber ; Cossus saute à bas aussitôt, abat le roi, qui veut se relever, d’un coup de son bouclier, et avec sa lance le cloue à terre[1], puis le dépouille et plante sa tête sur une pique. L’ennemi, saisi d’effroi à ce spectacle s’enfuit. L’ardent jeune homme passe le Tibre et retourne du champ véien, chargé de butin.

Dans le triomphe qui suivit cette victoire ce qui attira le plus l’attention, ce fut Cossus portant les dépouilles opimes, ce qu’on n’avait pas vu depuis Romu-

  1. Tit. Liv.. IV, 19.