Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/503

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un succès important et un grand revers, la prise de Véies par les Romains et la prise de Rome par les Gaulois, se détachent sur l’obscurité des petites victoires et des petites défaites dont fut témoin le pays montagneux des Æques et des Volsques et la région à l’ouest du Tibre.

Sauf ces deux événements, ce ne sont que guerres courtes, expéditions rapides et peu décisives, succès ou revers sans éclat, villes prises et reperdues, une multiplicité uniforme d’incidents nombreux et toujours les mêmes dont tout l’art de Tite Live n’a pu rendre la narration très-attachante. Je n’ai point à la refaire après lui ; je suis heureux que le plan de cette histoire qui me retient à Rome me dispense et dispense mon lecteur de suivre les armées romaines dans toutes leurs marches et contre-marches à travers les montagnes des Volsques et des Æques, d’autant plus que ces récits arides ne sont probablement pas très-exacts[1]. Je me

  1. L’absence de triomphe après la campagne terminée par la prise de Corbio, absence que Tite Live a remarquée (III, 70), inspire des doutes à Schwegler sur la réalité de cette campagne. Ailleurs il fait observer que l’on suppose presque toujours que les ennemis sont les agresseurs, et que ces attaques surviennent souvent quand les patriciens ont besoin de distraire la plebs de quelque réclamation qui les embarrasse. Le détail infini de ces petites guerres, sans être toujours exact, offre une vérité générale : c’est un amas de souvenirs partiels plus ou moins altérés, mais non un ensemble de faits inventés. Ce qu’on eût inventé eût été moins minutieux et plus intéressant.