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mais accordé que temporairement, et qui rendu perpétuel par l’usurpation consentie d’Auguste, devint l’empire. Cet imperium se transmettait par les inter-rois, de magistrat en magistrat ; les consuls le communiquaient aux agents inférieurs du pouvoir et au dictateur lui-même. Consécration permanente et en quelque sorte héréditaire de la puissance toujours fondée sur les auspices, espèce de droit divin et de légitimité sacrée, qui entourait l’autorité légale de ce respect si nécessaire à la liberté, et qui explique sans les excuser les aberrations de la servitude romaine au temps des empereurs.

Le sénat déclarait la dictature, un des consuls[1] nommaient le dictateur avec une grande solennité ; à minuit[2], à l’heure où commençait le jour civil des Romains, il allait sur le Capitole avec un Augure consulter le ciel ; s’il y avait silence[3], c’est-à-dire si nul signe contraire ne venait troubler les auspices, le consul nommait le dictateur, auquel une loi portée par les Curies patriciennes décernait l’imperium[4].

Vingt-quatre licteurs le précédaient, les haches dans les faisceaux. Il s’appelait le maître du peuple (magister populi), le grand juge (prætor maximus), il nommait un

  1. Je parle de l’usage le plus ordinaire, qui subit parfois quelque modification. (Voy. Tit. Liv., XXVII, 5.)
  2. Macr., Sat., I, 3.
  3. Fest., p. 348.
  4. Tit. Liv., IX, 38.