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Capitole[1] et du côté du Capitole[2]. Car le surnom de Capitolinus usité dans la gens Mælia était donné à ceux qui habitaient cette colline. La maison de Mælius devait donc être sur ses premières pentes. La place qu’elle occupait demeura vide[3], et s’appela toujours l’Æquimælium[4].

Par un hasard assez singulier, le lieu qui retraçait une sanglante tragédie devint le marché aux agneaux[5].

Pendant qu’on s’acharnait ainsi sur la mémoire de Mælius, on comblait d’honneurs le magistrat incapable dont la jalousie avait causé sa ruine. Minucius, qui n’avait pas su approvisionner Rome, regagna la faveur aveugle de la multitude en distribuant les blés

  1. Un rocher tomba du mont Capitolin dans le vicus Jugarius. (Tit. Liv., XXXV, 21.)
  2. Substructionem super Æquimælium in Capitolio locaverunt. (Tit. Liv., XXXVIII, 28.)
  3. L’Area, où avait été la maison de Sp. Mælius, et qui resta vide (Tit. Liv., IV, 16), était distincte de la rue elle-même qu’elle dominait. Cum Æquimælio Jugarioque vico. (Tit. Liv., XXIV, 47.)
  4. Tous les auteurs anciens qui parlent de l’Æquimælium l’interprètent par le lieu de la demeure de Mælius qui fut rasée, solo æquata. (Var., De L. Lat., V, 157 ; Den. d’Hal., Fragm., XII, 1 ; Aur. Vict., De V. ill., 17), comme le dit Tite Live des bâtiments détruits dans ce quartier même par un incendie (loc. cit.) ; Æquimælium, c’est æquatum Mælium. Cicéron (De dom., 38), suivi par Valère-Maxime (VI,3,1), a donné de ce mot une étymologie que Becker (Handb., I, p. 486) a raison d’appeler absurde. Æquum accidisse Mælio populus romanus judicavit, nomine ipso æquimælium stultitiæ pœna comprobata est. Cicéron aimait les épigrammes et même les calembours.
  5. Cic., de Div., II, 17.