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La première loi qu’ils proposèrent et à laquelle leur nom est resté attaché, fut la consécration de la victoire des plébéiens. Les plébiscites des comices par tribus furent loi pour tous. Les patriciens furent tenus de leur obéir comme les autres. Les consuls rétablirent aussi le droit de provocation au peuple assemblé par centuries, unique protection de la liberté des plébéiens. Mais il fallait des garanties à cette liberté, car on pensait à Rome qu’un droit qui n’est pas garanti n’est pas un droit.

Aussi mit-on la loi de provocation sous la garde de tous les citoyens, déclarant que celui qui créerait un magistrat dont le pouvoir serait sans appel, devait être mis à mort, et que celui qui le tuerait ne pouvait encourir pour ce fait une accusation capitale. C’est cette disposition qui fit plus tard la légalité, sinon la justice, du meurtre de César.

Ce ne fut pas tout. Pour assurer l’inviolabilité des tribuns, des édiles et des autres magistrats plébéiens, on rétablit un ancien formulaire par lequel celui qui leur causait quelque dommage était dévoué à Jupiter et sa famille vendue devant le temple de Cérès, temple élevé au pied de l’Aventin à la déesse protectrice des plébéiens.

Depuis la création des édiles, les plébiscites avaient été déposés dans ce temple, dont la surveillance leur était particulièrement confiée. À l’époque de la loi Horatia-Valeria, on y déposa pareillement les sénatus-