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pline qui n’abandonnait jamais les Romains, créent Chacune dix tribuns militaires qu’elles mettent à leur tête en attendant que le tribunat soit rétabli.

Le sénat tardait à répondre. Un ancien tribun, nommé Duilius, dit alors qu’on ne pourra le décider que par une mesure décisive, et qu’il faut de nouveau se retirer sur le mont Sacré. En effet, toute la population se met en marche, y compris les femmes, les enfants, les vieillards. Ils sortent par le chemin de Nomentum. Rome est solitaire, le Forum est vide, les sénateurs s’effrayent de cette solitude. Bon nombre d’entre eux élèvent la voix et demandent aux décemvirs s’ils veulent garder un pouvoir qui ne commande plus à personne, s’ils veulent juger des toits et des murailles. Les décemvirs, se sentant vaincus, se mettent à la disposition du sénat, le priant seulement de protéger leur vie, de peur qu’en versant leur sang les plébéiens ne s’accoutument à mettre à mort des patriciens.

Le sénat se décide alors à envoyer les consuls sur le mont Sacré. Icilius leur expose les réclamations des plébéiens : le droit de provocation et le tribunat rétablis, la sécession amnistiée. Ils demandaient aussi qu’on leur livrât les décemvirs pour les brûler vifs. Sur ce dernier point, les consuls leur firent entendre raison. Le sénat accorda les trois autres. Il ne déposa point les décemvirs, mais leur ordonna d’abdiquer ; car à Rome