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Au bout d’un an il s’agissait de renommer des décemvirs. Ici commencent à se dessiner le caractère et à se dévoiler les plans ambitieux d’Appius. Cet homme qui dans le premier décemvirat avait tout fait pour gagner la faveur populaire redoubla d’obséquiosité envers les plébéiens, flattant leur passion contre l’aristocratie et recommandant les candidats les moins illustres, mendiant le crédit des tribuns qui lui vendaient la popularité. Il obtient ainsi de présider les comices, se propose lui-même et se fait nommer, puis avec lui des hommes peu éminents parmi lesquels il a soin de placer trois plébéiens ; il ne voulait pas d’égaux, il lui fallait des créatures.

Les plébéiens qu’il avait trompés, furent bien surpris quand ils virent paraître dans le Forum les décemvirs précédés de cent vingt licteurs portant la hache, qui depuis Valerius Publicola ne paraissait dans les faisceaux que pendant les expéditions militaires. La terreur dont le Forum fut frappé gagna le Comitium. Plébéiens et patriciens comprirent qu’ils s’étaient donné un maître.

Appius avait eu besoin des premiers pour arriver. Mais un Claudius, un Sabin, ne pouvait aimer la plebs

    pussent proposer aux décemvirs des amendements, il ne faut pas oublier qu’elles le furent sur le Vulcanal, attenant au Comitium. Des amendements à un corps de législation ne pouvaient venir que des patriciens ; seuls ils connaissaient les lois.