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plébéien dès cette époque, était la part du terrain de l’État que les plébéiens devaient réclamer la première. Ils s’y transportèrent en foule ; on tira les parts au sort et on se mit à bâtir avec activité. Chaque maison fut habitée par plusieurs familles, chacune ayant la propriété héréditaire d’un étage[1]. Cet usage existe encore à Rome.

L’Aventin dut devenir, à la suite de la loi Icilia[2], un des quartiers populeux de Rome. Aujourd’hui c’est un des plus déserts.

Une grande bataille fût livrée encore dans le Forum. Les tribuns avaient de nouveau mis en avant la loi

  1. Den. d’Hal., X, 32.
  2. Schwegler (II, p. 598) conclut de cette occupation légale de l’Aventin par les plébéiens, qu’il n’avait pu être antérieurement habité ; cela prouve seulement qu’il ne l’était pas tout entier. Nous avons vu que cette grande colline, qui se compose réellement de deux collines distinctes, était en partie rocailleuse et boisée. Les portions non défrichées étaient sans doute restées au domaine public, et c’est elles qu’on assignait. Peu faciles à cultiver, elles étaient très propres à recevoir des maisons. D’ailleurs Denys d’Halicarnasse dit positivement qu’il fut décidé qu’on indemniserait les propriétaires de bonne foi ; que ceux qui s’étaient emparés par fraude ou violence du terrain et y avaient bâti seraient expulsés après qu’on leur aurait rendu le prix de construction, et que le reste serait distribué gratuitement au peuple. Sans tenir compte de ce témoignage, Schwegler, cette fois, plus sceptique encore que Niebuhr, raye d’un trait de plume toute l’histoire antérieure de l’Aventin et la meilleure partie des origines de la plebs. Quelle vraisemblance d’ailleurs que les rois eussent entouré d’une épaisse muraille comme celle dont il existe des débris le mont Aventin s’il avait été inhabité ?