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que Cincinnatus en a fait élever une autour d’eux. Ils demandent la vie. « Je n’ai pas besoin de votre sang, » répond Cincinnatus, et ils partent sans armes après avoir passé sous le joug.

Cincinnatus rentre triomphant à Rome, où l’allégresse est universelle. Il eût déposé le jour même la dictature s’il n’eût tenu à faire convaincre de fausseté l’accusation du tribun Volscius contre son fils. Au bout de seize jours il abdique le pouvoir qu’il aurait pu garder six mois, passe le Tibre et retourne à son champ.

Nous approchons du temps des décemvirs. Icilius, le fiancé de Virginie, qui doit figurer dans le renversement de leur pouvoir, apparaît. Tribun éloquent et hardi, il proposa la loi d’après laquelle les terres publiques de l’Aventin devaient être assignées aux plébiens[1] ; et comme un licteur avait repoussé le viator envoyé par Icilius auprès des consuls pour les sommer d’assembler le sénat, Icilius et ses collègues furent au moment de précipiter le licteur de la roche Tarpéienne. Le sénat n’opposa qu’une faible résistance à un tribun si résolu et à une loi si juste ; car il ne s’agissait que d’une dérogation partielle à l’usurpation générale des terres publiques par les patriciens.

L’Aventin, siége des populations latines transplantées à Rome par Ancus, mont Latin, et par conséquent

  1. Den d’Hal., X, 31