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le temple d’Hercule, le sanctuaire de Carmenta, se rattachaient aux traditions pélasgiques, et j’ai dit que cette antique famille sabine avait peut-être dans les veines du sang pélasge ; les Pélasges avaient vécu à Rome à côté des Sabins.

Cette porte leur fut fatale. Elle était formée de deux arcades latérales, de ce qu’on appelait deux janus, l’un pouvant servir à ceux qui entraient dans la ville, l’autre à ceux qui en sortaient, de manière que dans les deux cas on passait par le janus que l’on avait à sa droite.

Quand on avait franchi la porte Carmentale, deux chemins se présentaient : l’un à gauche, allant vers le Tibre à travers le champ de Mars ; l’autre à droite, qui rejoignait plus loin le fleuve là où on le traversait en bateau pour se rendre à Véies[1].

Ce dernier chemin fut la route des Fabius. Depuis leur défaite et leur mort, il demeura néfaste, et même au temps d’Ovide les gens superstitieux (il y en eut toujours à Rome) évitaient d’y passer. Il en était de même du janus carmental de droite, qu’on appelait porte scélérate, ce qui voulait dire porte de malheur[2].

    nion convenable en pareille circonstance. Une gens sabine allait guerroyer or Janus était le grand dieu des Sabins et le dieu de la guerre.

  1. À Ponte Molle, où il n’y avait pas encore de pont.
  2. C’était l’arcade et la route de droite par laquelle on évitait de passer.

    Carmentis portæ dextro est via proxima jano,
    Ire per hanc noli, quisquis es, omen habet.

                                 (Ov., Fast., II, 201.)

    Ovide ne parle ici que de la route voisine du Janus de droite, et non