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Emmanuel, ont peut-être, avant de partir, été faire une prière à Santa-Maria in Transtevere.

La route que suivirent les Fabius, du Quirinal à la porte Carmentale leur permit, en prenant le plus long, il est vrai[1], de traverser le Comitium et de se montrer ainsi fièrement, dans l’accomplissement de leur noble dessein, aux patriciens ingrats qui s’étaient détachés d’eux, aux plébéiens du Forum, dont ils étaient devenus les protecteurs, et qui, après les avoir souvent maudits, ce jour-là célébraient avec enthousiasme leur magnanimité. Ils voulaient sans doute passer devant l’antre Lupercal, dont ils étaient les prêtres héréditaires, et aller jusqu’au temple d’Hercule, duquel prétendaient descendre ces Héraclides de Rome, comme les appelle Niebuhr.

La porte Carmentale elle-même, qu’ils avaient choisie, était un lieu consacré par la religion de leur famille.

Car là étaient l’autel et le sanctuaire de la déesse Carmenta, la mère d’Évandre, et ils rapportaient aussi leur origine à ce héros arcadien[2]. L’antre Lupercal,

  1. Ils voulaient aussi saluer en passant le temple de Jupiter, que Tite Live (II, 49) place sur leur chemin avant la citadelle : Prætereuntibus Capitolium arcemque.
  2. On disait (Fest., p. 285) que le sénatus-consulte qui autorisait le départ des Fabius avait été rédigé dans le temple de Janus, situé près de cette porte. Était-ce par déférence pour les prétentions généalogiques des Fabius ? D’ailleurs le temple de Janus était un lieu de réu-