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Valeria présida la première au sacrifice offert pour le peuple romain sur un autel qu’on avait élevé avant que le temple fût construit. Le temple fut consacré l’année suivante par le consul Virginius.

Les matrones romaines instituèrent la coutume que la statue de la déesse ne serait jamais touchée par des femmes remariées ; que le droit de poser des couronnes sur la tête de cette statue et l’honneur de desservir temple appartiendraient aux nouvelles épouses. Il y avait chez les anciens Romains contre les secondes noces une prévention dont l’Église romaine a hérité.

On rapportait que le sénat ayant voulu que la statue fût exécutée à ses frais, et que les matrones en ayant fait faire aux leurs une seconde, celle-ci, au moment où elles furent toutes deux consacrées, prononça distinctement ces mots :

« Femmes romaines, vous m’avez dédiée selon les rites. »

Miracle qui semble avoir été imaginé pour confondre ceux qu’une statue consacrée par des femmes scandalisait. Depuis ce jour, bien des images de madones ont parlé.

Ce temple était à quatre milles de Rome[1], sur la voie Latine, à l’endroit où Coriolan avait été désarmé par sa mère[2].

  1. Val., Max., I, 8, 4.
  2. Le vieux temple de la Fortune des femmes survécut à la république, car Festus (p. 245) en parle comme existant à l’époque où il vivait.