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Une Sabine, une Valeria, la sœur de Publicola, quitte le Capitole et l’autel de Jupiter, au pied duquel, avec les autres matrones, elle suppliait les dieux[1].

Elle se rend à la demeure de Coriolan, entre dans l’appartement des femmes, où étaient la mère et l’épouse du banni ; elle les décide à se rendre auprès de Coriolan pour tenter de le fléchir. Le sénat approuve cette résolution, et les patriciens font cortège aux matrones jusqu’à la porte Capène. Puis celles-ci, tournant à gauche, prennent la voie Latine et s’avancent seules à travers la plaine jusqu’au camp de Coriolan, à quatre milles de Rome.

L’apparition de ces femmes touche d’abord très peu Coriolan. Contre tout ce qui vient de Rome, il a endurci son cœur.

Mais on lui dit qu’on a vu au milieu d’elles sa vieille mère et sa jeune femme tenant ses deux enfants par la main.

Coriolan s’avance au-devant de sa mère, fait en signe de respect ôter les haches des faisceaux et abaisser les faisceaux devant elle.

Véturie, que je me représente comme une de ces vieilles femmes au profil sévère qu’on pourrait

  1. Denys d’Halicarnasse (VIII, 39) suppose que Valeria monta sur la base du temple de Jupiter, et de là harangua ses compagnes ; mais ce détail invraisemblable et peu conforme aux mœurs romaines a été évidemment ajouté par Denys pour amener le discours qu’il voulait mettre dans la bouche de Valeria.