Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/402

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce droit d’hospitalité accordé à un ennemi se comprend. Attius Tullus, Volsque, et Martius Coriolanus, Sabin d’origine, étaient tous deux d’extraction sabellique. Si Coriolan fut transfuge de sa patrie, il ne le fut point de sa race.

Au bout d’un certain temps, Tullus et Coriolan eurent avec assez de difficulté préparé contre Rome une expédition qu’ils commandèrent. Ils prirent d’abord Circeii, le point le plus avancé des possessions romaines vers l’est ; puis, revenant sur leurs pas, Coriolan soumit aux Volsques les mêmes villes qu’il avait aidé les Romains à leur prendre, et parmi elles Coriole, origine glorieuse et aujourd’hui déshonneur de son nom[1].

    riolan ne se présente pas d’abord aux Volsques comme un transfuge, mais va demeurer chez un homme avec lequel il semble avoir le rapport d’hospitalité. Les noms d’Attius Tullus, tous deux sabelliques, pourraient encore faire penser que Tullus était né d’une famille sabine établie à Antium. Ce rapport d’hospitalité, fondé sur une communauté de race, explique mieux la venue de Coriolan chez Tullus que le récit dramatique de Plutarque. (Cor., 22.) On voit dans Tite Live (II, 57) que ce rapport existait aussi entre des Volsques et des habitants de Rome. Ceux-ci appartenaient probablement à des familles sabines. Nous avons déja vu des familles sabines établies à Albe, à Aricie, à Ardée. En voilà une qui se serait établie à Antium, ville latine avant d’être volsque. Cette rencontre, qui se reproduit si souvent, ferait supposer que les Sabins, qui composaient originairement l’aristocratie romaine, formaient également celle de plusieurs autres villes latines. Le fait qui nous a frappé à Rome serait un fait plus général.

  1. La situation de Coriole est douteuse. Nibby la place à Montegiove,